Et tout à coup, c'est lui. Sandrine est presque étonnée d'éprouver cette émotion, cette tendresse. Gabriel est assis, compact, comme s'il cherchait à esquiver un coup. Et en même temps, gracieux, innocent. Un chamois. Un chevreuil sur le qui-vive. Il a entendu un bruit inhabituel et sa vie va peut-être en dépendre. Pour lui, c'est le destin qui entre en gare. Il est seul au monde, fasciné par le train qui fonce sur lui, qui va quitter les rails, dévorer le quai, l'écraser contre le mur. Sandrine le regarde. Comme il est beau, tout de même. Comme on est beau quand l'essentiel a chassé les pesanteurs du jour. Ce Gabriel qu'elle aime, Sandrine veut le serrer contre elle. Elle va descendre de la rame, courir vers lui et lui dire à l'oreille «Tais-toi, tais-toi» de peur que ne se brise le cristal de la réconciliation.19 secondes, 18 secondes, 17 secondes : un compte à rebours énigmatique accompagne la course du train. 12 secondes, 11 secondes : la tension croît, palpable, laissant planer l'imminence d'un drame. Que va-t-il se passer dans cette rame de RER nommée «Zeus» ? Vers quel destin inconnu emporte-t-elle ses voyageurs ?
19 secondes, 18 secondes, 17 secondes : un compte à rebours énigmatique accompagne la course du train. Que va-t-il se passer dans cette rame de RER nommée «Zeus» ?