« On hérite de son identité (…) comme d'une tache de vin indélébile », ainsi débute ce roman, deuxième volet de Sang impur, prix Femina étranger 2004 (NB octobre 2004). L'auteur se remémore ici son adolescence en quête d'identité entre un père nationaliste irlandais et une mère allemande. Dans les années soixante, sur fond de violences en Irlande du Nord, le jeune Hugo, Le marin de Dublin, tente douloureusement de s'approprier l'histoire familiale à travers les souvenirs lancinants de ses parents. Il doit endurer l'intransigeance colérique de son père ; quant aux sarcasmes de ses camarades sur ses origines, ils créent un sentiment permanent d'exclusion qu'il parviendra à surmonter pour assumer sa double appartenance. À partir d'anecdotes sur le passé de ses parents, ses propres expériences et ses révoltes, l'auteur excelle dans ce roman autobiographique pudique à traduire la densité de ses tourments. Il dépeint avec lucidité cette initiation à la vie marquée par la cruauté mais baignée aussi d'une profonde tendresse, avec en arrière-plan la nature irlandaise et la mer rudes mais tutélaires. (source : les-notes.fr)