« Des nouvelles ne devraient pas avoir besoin de préface, elles devraient se suffire à elles-mêmes. Mais je suis trop professeur dans l’âme pour m’abstenir de tout commentaire ; et je déteste trop les malentendus pour ne pas tenter de m’expliquer, même brièvement. Dans les récits qui suivent, une femme dit «je», et ce n’est pas moi ; c’est une certaine Anne, qui évoque des moments passés dans sa maison du Lubéron… Peut-être y a-t-il, en effet, des ressemblances. Pourtant, non, ce n’est pas moi. Alors, qui est-elle ? Je viens de l’appeler Anne ; et elle est un peu comme l’indéfini en anglais : an, any, c’est-à-dire n’importe qui. Mais il se trouve aussi qu’elle est placée là dans des conditions particulières. Alors qu’elle a une vie organisée à Paris, on ne la voit que dans sa maison du Lubéron, dans son jardin, dans le silence et la paix de la campagne. Elle est là, coupée de toutes les difficultés de la vie courante, du métier, de la famille ou de la politique… Dans le silence, on s’ouvre tout naturellement aux méandres et aux surprises de la vie intérieure. »