Oui, la vie d Henri Decoin valait bien un roman. Et elle valait bien un roman de son fils. On n a pas retenu de Decoin père qu il avait été dans sa jeunesse, recordman de France de natation et sélectionné pour les Jeux olympiques de 1912. On ne se souvient plus de lui comme ayant fait partie de l escadrille de Guynemer durant la Première Guerre mondiale. C est pourtant durant la Grande Guerre qu Henri Decoin se met à écrire des nouvelles. Démobilisé, il se lance dans une carrière de journaliste sportif puis dans le cinéma et c est avec sa deuxième femme, Danielle Darrieux qu il a épousée en 1935 qu il commence à connaître le vrai succès. Le couple ayant signé un contrat avec Universal (elle comme actrice, lui comme superviseur ), ils partent tous deux aux Etats-Unis fin 1937. Parce que cela fait plus américain, Henri fait place à « Henry ». De retour en France, ses films jusque-là plutôt légers deviennent plus noirs, plus profonds, des films qui pour certains deviendront de vrais chef-d uvres du patrimoine cinématographique français : La Vérité sur bébé Donge (1952), Razzia sur la Schnouf (1955) De la vie de ce père au destin exceptionnel, Didier Decoin a fait un roman où tout est vrai. Un livre irrésistible, drôle, sensible. Un livre dans lequel transparaît l éblouissante personnalité d Henri Decoin et le formidable amour que lui voue son fils.