Entre Michel Peissel et le Tibet s'écrit depuis 40 ans une belle histoire d'amour qui a donné vie à autant de best-sellers: "Munstang", royaume interdit, "Les Cavaliers du Kham", "Un Barbare au Tibet"... et, bien sûr, "La Tibétaine". Explorateur dans l'âme, il parcourt inlassablement le "Toit du monde" en quête de royaumes inconnus, toujours poussé par le même rêve d'enfant de découvrir le "Shangri-la" des romanciers, un paradis perdu où le temps suspend son vol. Pour cette 30e expédition, il a placé la barre encore plus haut: la traversée intégrale, sur 2500 km, du nord-ouest du Changthang, que quasiment aucun Européen n'est parvenu à pénétrer jusque-là. Un voyage à travers le temps sur les traces des derniers grands troupeaux de yaks sauvages, du très rare et dangereux grizzli tibétain et du "peuple invisible", les chasseurs nomades Sengo, habitants les plus hauts de la planète.À 5000 mètres d'altitude, l'expédition découvre au pied du Kouen Lun un monde insoupçonné de lacs azur bordés de sel qui reflètent les pics enneigés. C'est dans ce décor grandiose, trop haut pour être habité par l'homme, que galopent comme en Afrique il y a un siècle plus de 250000 animaux sauvages, d'immenses troupeaux d'antilopes shatoosh, de gazelles, de yaks et de kiangs (le zèbre du Tibet, à la robe unie). Un univers resté inviolé depuis la nuit des temps. Bravant les tempêtes de neige, le froid, l'altitude, l'auteur et ses compagnons découvrent émerveillés un nouvel Eden, la dernière grande zone écologique vierge de la planète avec le Pôle Sud."Le Dernier Horizon" révèle aussi le surprenant Tibet moderne, où coexistent les derniers convertis de la société de consommation, des communistes de la vieille école, les moines d'une théocratie byzantine, des paysans féodaux et, bien sûr, les chasseurs Sengo dont le mode de vie n'a pas changé depuis l'âge de pierre et dont l'existence quotidienne est en harmonie avec la nature profonde de l'homme. D'anecdotes personnelles en rappels historiques, c'est à une véritable aventure des temps modernes que le récit de Michel Peissel convie le lecteur, faisant souffler un irrépressible vent de liberté.