La narratrice étouffe mortellement sa mère quasi impotente et sénile, sur une impulsion. Elle découvre progressivement la matérialité de son acte et ses conséquences, appelle bientôt son ex-mari à l'aide. Profondément ébranlée, se remémorant des bribes du passé, elle hésite entre affronter son destin ou fuir. Au fil des souvenirs habilement mêlés au présent, se tisse la vie de la narratrice, une vie de prisonnière consentante et impuissante, attachée malgré elle à une mère égocentrique et agoraphobe qu'elle aime et déteste tour à tour. Ces évocations d'une enfance douloureuse et d'une existence adulte décevante créent un climat sombre et déprimant d'échec, de vies médiocres et solitaires à l'amour absent ou maladroit. La narration est concrète et précise, attentive aux détails, transmettant avec densité sensations et émotions. Après le récit de son viol (Lucky, N.B. avr. 2005), Alice Sebold revient avec bonheur à une fiction touchante et captivante. (source : les-notes.fr)