C'est comme ça depuis le début avec les contes de Christian Oster, mais pour la première fois en huit recueils, à l'heure où nous imprimons ces lignes, il avoue enfin. Qu'avoue-t-il ? Page 93, un homme, couteau dans une main, fourchette dans l'autre, s'élance à la poursuite du steak qui vient de s'enfuir à toutes jambes de son assiette, et qui par conséquent n'y est plus. « Comme dans un dessin animé ? C'est ça, oui. » note l'auteur, l'air de rien. Bon sang mais c'est bien sûr ! s'écrient en choeur les lecteurs, les bibliothécaires, les libraires et autres adultes prescripteurs. On se demandait aussi où diantre on avait déjà autant rigolé avec les loups, les fées, les crapauds, les princesses, les nains et les légumes du potager ! C'étaient dans les dessins animés ! Ceux où les loups portent des smokings et des costumes de bain, ceux où les génies ont le trac de retourner dans leurs récipients, ceux où bananes, haricots verts et navets organisent des courses de vitesse et arborent de superbes dossards et des casquettes américaines, ceux où les pommes de terre ont des caisses de retraite, ceux où les bêtes se nourrissent de conserves « d'enfant perdu confit dans de la graisse d'adulte parti à sa recherche et mort d'épuisement devant la tanière » !
Ce recueil contient les histoires suivantes : Le loup, le géant et le distributeur de chewing-gums, Les mémoires d'un navet, La forêt silencieuse, Le steak en fuite, Le baiser du crapaud.