"Alors même qu'elle lui enfonçait son visage dans les cheveux, elle voyait s'abattre sur elle l'ombre des années à venir comme des oiseaux aux ailes noires. Aussi clairement qu'un message écrit, cette vision lui révélait, au milieu de la joie, toute la cruauté future, la dureté, la longue privation, la souffrance. Elle accueillait ces mauvais présages, les serrait contre elle, contre ses seins, en même temps que le corps de l'homme."Après Ainsi mentent les hommes, Kressmann Taylor nous offre avec pudeur, fraîcheur et sensibilité, le portrait de quatre femmes et un homme confrontés à la cruauté des rapports entre les êtres, à la rareté des preuves d'affection, qui n'ont pour réconfort que la pureté de leurs sentiments : Harriet, qui voit lui échapper l'homme qu'elle aime dans les flammes et la jalousie ; Madame, qui ne survit qu'au milieu de ses souvenirs et caresse brièvement l'espoir de faire partager ses chimères à sa jeune voisine compatissante ; Anna, une toute jeune adolescente, qui se heurte à l'incompréhension et à l'indifférence de la première rencontre amoureuse ; Ellie Pearle, à la croisée des chemins entre les montagnes de son enfance et la sophistication de la ville ; et Ruppe Gittle, qui a peut-être bien découvert le sens de la vie... Un précieux recueil qui rassemble les toutes dernières nouvelles inédites de l'auteur d'Inconnu à cette adresse. Comme une ultime invitation, en forme d'adieu, à se laisser traverser par le rêve fugace de l'amour.