Mis à la porte de chez lui par sa femme, séparé de sa fille – sa princesse –, Philippe perd aussi son emploi. Son ex lui réclame une pension alimentaire ; interdit de banque, il mendie, apprend les douches des gares, les laveries automatiques, le froid, la faim, les asiles de nuit, épreuves sans nom. Un corniaud, nommé Baudelaire par un drôle de poète fournisseur de boulettes de viande, le suit, se rapproche, l'entraîne dans un coin abrité : « de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur » ! Sur la péniche « Le Fleuron » ils sont acceptés et trouvent là accueil, amitié, conseils et réconfort. « Marcher, faire la manche, pioncer, pisser, bouffer » : on a entendu tout cela, et cela serre le coeur. Avec une grande invention de mots, Harold Cobert sait dire la précarité, la détresse. Et le besoin de chaleur que Baudelaire le chien, ce symbole de tendresse, a su combler. Il nous entraîne dans le monde de l'exclusion : SDF, maraudes, foyers… Un roman poignant qui fait regarder autrement ces hommes en guenilles, sales, affamés d'attention, et peut inciter à contacter les associations d'entraide citées en fin d'ouvrage. (source : les-notes.fr)