Dans une décharge publique au bord de la mer, en un pays indéterminé, des laissés-pour-compte, en proie à la misère, la violence et la déréliction, tentent de survivre. Un musicien borgne protège un faible d'esprit en lui interdisant d'aller vers la ville voisine, trop dangereuse pour lui ; une brute alcoolique règne sur un groupe de tarés et de criminels et vire au fou furieux quand son mignon l'abandonne. Sous l'influence d'une sorte de gourou, l'innocent, qui se croyait dans le meilleur des mondes possibles, part pour la ville et découvre un monde effroyable. Cette Olympe des Infortunes, où il faut abandonner toute espérance, est un huis clos de cruauté, de pourriture et de mort où ne subsistent plus que quelques traces d'humanité : des bribes de dignité, des résurgences du sentiment de culpabilité, la souffrance d'aimer. Malgré leur grossière matérialité, les personnages restent cependant désincarnés et cette insoutenable fable est dépourvue de message. Après Ce que le jour doit à la nuit (NB octobre 2008), le talentueux Yasmina Khadra semble ici s'être livré seulement à un brillant exercice d'écriture. (source : les-notes.fr)