Entre un échangeur d'autoroute, un canal sinistre et le poulailler industriel nauséabond où elle travaille, Alex – trentenaire à l'allure androgyne – vit au jour le jour une existence sans imprévu. Qui est-elle vraiment ? Elle ne reste jamais plus de six mois au même endroit et ne s'attache à personne. Elle loue une chambre chez un couple qui héberge aussi un handicapé mal-aimé et maltraité. Alex ne peut s'empêcher de s'intéresser à lui et les liens entre eux deviennent très forts. Leur chemin croise celui de Cédric et d'Olivier, jeunes chômeurs qui semblent résignés à ne pas avoir d'avenir. Les voix d'Alex et de Cédric alternent, chacun racontant les faits de son point de vue. L'écriture est précise, alerte, non dépourvue d'humour malgré la grisaille qui baigne les êtres et les choses. L'auteur, naguère écrivain prolifique de romans de jeunesse, s'est fait remarquer par La tête en friche (NB octobre 2008). Elle excelle dans les dialogues et l'observation de petits riens qui provoquent l'émotion. L'intervention de personnages tardifs et providentiels qui nous amènent presque au conte de fées peut paraître artificielle mais cela n'enlève rien au plaisir de la lecture. (source : les-notes.fr)