Jérôme, qui élève seul Marina depuis le départ de sa femme, ne sait comment réagir au chagrin de celle-ci qui pleure la mort de son amoureux, décédé d'un accident de moto. Depuis toujours il se sent décalé, ailleurs. Enfant trouvé dans une forêt, il aime à marcher dans les bois pour se ressourcer, y gratter la terre, se rouler dans les feuilles -en secret. Avec ce deuil, il ressent le besoin de réfléchir sur ses origines. Ses rencontres avec une Écossaise désireuse de s'installer dans la région, puis avec un inspecteur de police à la retraite, l'aident à franchir un cap. Une atmosphère subtilement étrange plane sur cette quête des origines doublée d'une crise de la cinquantaine. Le village humide du Doubs, la forêt, une grange à l'abandon forment un décor propre aux mystères, décrit dans une langue sensuelle, palpitante et imagée. Les personnages secondaires ont souvent un caractère singulier, insolite. Après Le remplaçant (NB juin 2009), récompensé par un prix, Agnès Desarthe offre un roman sensible et profond, aux accents contemplatifs et existentiels, un peu mélancolique; presque un conte où il est question de solitude, de mort, et heureusement d'amour aussi, mais un amour parfois difficile à habiter ou partager. (source : les-notes.fr)