La narratrice observe sa mère venue passer Noël à Paris. Celle-ci présente des signes évidents de sénilité : elle oublie tout, perd tout, pose dix fois la même question, se néglige… La fille oscille entre agacement et exaspération… Cette mère, éternelle femme-enfant, lui a saboté son enfance. La fille constate qu'elle lui gâche également le présent. Le thème de l'adulte confronté au vieillissement des parents n'est pas nouveau. Ici, la fille monologue principalement entre impatience et dégoût. Elle s'adresse tantôt à cette mère qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, tantôt s'éloigne d'elle en décrivant impitoyablement son inexorable déchéance. Elle passe de la compassion crispée à la revendication, chaque symptôme de sa mère étant perçue par elle comme autant d'attaques personnelles. Quelques belles formules émaillent les deux premiers tiers de ce procès en règle. Au-delà, Christine Orban (N'oublie pas d'être heureuse, NB janvier 2009) a épuisé le sujet. Elle ne sait plus que faire. Ni de la maladie, ni de sa colère. (source : les-notes.fr)