Elisabeth Badinter constate que, depuis les années 1980, le féminisme a pris un nouveau (et mauvais) tournant sous la poussée d'un mouvement écolo-bio-naturaliste qui remet un prétendu instinct maternel à l'ordre du jour. Prônant l'allaitement obligatoire (jusqu'à quatre ans, dit-on parfois !) soutenu par de hautes autorités, ce retour à la « nature » compromet les acquis sur l'égalité des sexes et accroît le malaise, la culpabilité et l'incertitude des femmes. Cette thèse soutenue avec véhémence – et quelques contradictions – utilise quantité de recherches et documents, des plus sérieux aux plus inconsistants, concernant aussi bien les Françaises que les Européennes, les Japonaises, les Américaines, malgré la diversité reconnue des comportements et des cultures. De ces données sont tirées des conclusions générales et abruptes dont on ne sait trop à qui elles s'appliquent. De plus, les Françaises, dont le taux élevé de fécondité est en augmentation depuis vingt ans, semblent s'accommoder plutôt bien de ces contradictions idéologiques, peut-être moins pesantes que les conditions économiques et sociales qui concernent visiblement moins l'auteur. Quelques données essentielles sont rappelées : flexibilité nécessaire des choix féminins, meilleure adaptation des politiques familiales, trop lente augmentation du partage des tâches : toujours utile ! (source : les-notes.fr)