Par le procédé du récit dans le récit, Francis Perrin évoque Triboulet, célèbre bouffon de Louis XII et François Ier, illustré par Victor Hugo et Verdi. Ses saillies, pitreries et imitations grotesques lui attirèrent l'affection des souverains qu'il semble avoir influencés, dénouant les conflits par ses reparties inattendues qui pouvaient toujours entraîner le désamour royal pour leur impertinence. Formé d'abord par les moines qui avaient recueilli l'enfant contrefait et boiteux, puis par un conseiller royal, le fou du roi évoque ses aventures – surtout la période particulièrement féconde de la Renaissance française –, et la personnalité de deux rois, l'un fidèle, l'autre volage mais mécène fastueux. D'innombrables figures historiques et culturelles, les épisodes des guerres d'Italie et les démêlés franco-espagnols défilent dans ces mémoires imaginaires. Le contraste folie-sagesse humoristique et populaire est pittoresque. Une érudition encyclopédique permet à l'auteur (Molière, chef de troupe, NB janvier 2007) de dérouler une fresque foisonnante des XVe et XVIe siècles. Personnages et événements revivent sous sa plume alerte, ce fou si réfléchi allégeant l'abondance documentaire avec ses traits d'esprit. Un érotisme bon enfant, typique de l'époque, pimente l'ensemble. (source : les-notes.fr)