Pour échapper à un mariage juif arrangé, Édith, brevet de dactylo en poche, intègre le ministère des Armées et rejoint un village du Hoggar en pleine guerre d'Algérie. Un vieux Touareg, accompagné de sa femme et de ses deux fils, vient se faire soigner dans le camp français qui organise en 1962 des essais nucléaires souterrains. De gestes esquissés en regards, une intimité se crée et la parole se libère. Dans un pays où les mots comme les hommes s'avancent voilés, Gérald Tenenbaum exerce une fois encore son talent de conteur et mélange les traces. Celles des Juifs et des Algériens, des Touaregs et du FLN, des Français et des militaires. Le romancier sait apprivoiser le temps (Souffles couplés, NB mai 2010) et évoquer le peuple des sables et le désert initiatique. Honneur, lignée, coutumes et interdits entrent en résonance avec la vie d'un camp militaire. Si l'on peut regretter un phrasé parfois trop affecté et une issue prévisible, Gérald Tenenbaum se rapproche de la tradition orale et offre un récit humaniste nimbé d'une infinie poésie et d'une élégante pudeur. (source : les-notes.fr)