Issue d'une famille d'immigrés algériens à Nice, Dounia, la fille aînée, s'échappe très vite du lourd carcan traditionnel imposé par la mère, entreprend des études d'avocate, réussit et ne donne plus signe de vie. La seconde fille, Mina, épouse un homme de son milieu et se retrouve bientôt mère de trois enfants. Le dernier, Mourad, très attaché à ses parents et plutôt timide, devient professeur dans la banlieue parisienne. L'AVC du père ramène temporairement sa fille aînée auprès de lui, pour sa plus grande joie. Habituée à décrire la vie des cités (Les gens du Balto, NB octobre 2008), Faïza Guène s'attaque aux problèmes de l'intégration d'une famille de culture étrangère dans la France d'aujourd'hui. Elle montre comment certaines valeurs indéniables peuvent étouffer les individus et susciter des réactions extrêmes. Les thèmes ne sont certes pas nouveaux : l'inexpérience des jeunes professeurs face à l'agressivité des adolescents, la condition féminine, le port du voile, le parisianisme. Mais ils sont traités avec réalisme et humour. Les personnages sont attachants, l'écriture efficace, le ton juste et personnel, et les dialogues alertes. Le roman se lit avec beaucoup de plaisir. (source : les-notes.fr)