Alex, femme libérée, est spécialiste en conseil et achat d'oeuvres modernes pour amateurs fortunés. Une nouvelle mission lui est confiée : convaincre le roi incontesté des « tagueurs » muraux de participer à une exposition et à une édition de ses productions. Mais celui-ci est tellement secret que nul ne le connaît sinon par sa signature, une mire de tireur d'élite. En effet, son pseudonyme est le Sniper. Arturo Pérez-Reverte (Le tango de la Vieille Garde, NB avril 2014), journaliste et écrivain, nous entraîne dans l'univers codé des graffeurs, ces enragés de l'aérosol qui bariolent de façon risquée, anonyme et transgressive, les murs, wagons et autres surfaces, si dangereux que soient leurs accès. Certains sont véritablement talentueux, mais peu leur importe que leurs peintures soient éphémères et illégales. Ce dernier caractère est même essentiel, car, pour eux, le défi, indissociable de cet « art urbain », participe à la vérité de l'Art. L'auteur se livre à une attaque contre la marchandisation, l'imposture et les dérives spéculatives de la peinture moderne. Le récit est cohérent, d'une lecture agréable, la trame de l'enquête, pourtant quelque peu alambiquée, est prenante : l'ensemble se tient, soutenu par la révélation de ce monde pictural et la vraie surprise du coup de théâtre final. (source : les-notes.fr)