À Saint-Laurent-du-Maroni, ville de tous les dangers, le trafic de cocaïne venant du Suriname permet à une population très pauvre de survivre. Deux adolescents utilisés comme « mules » viennent d'être assassinés. Un troisième est en fuite, poursuivi par deux gendarmes rivaux, Anato, un Ndjuka, et Marcy, un créole. Ceux-ci sont doublés clandestinement par un ex-collègue devenu détective privé et dont le fils est en prison. Des élections approchent, perturbant un climat social déjà lourd. Colin Niel (Ce qui reste en forêt, NB octobre 2013) connaît bien la Guyane et fait remonter son roman aux années quatre-vingt, après l'indépendance de la colonie néerlandaise. Des pirogues surchargées de réfugiés traversaient alors le fleuve Maroni, fuyant l'horreur de la guerre civile. La Guyane les a d'abord accueillis puis a voulu les renvoyer au Suriname... Le contexte historique, réaliste et terrifiant, se mêle adroitement à une intrigue policière actuelle, dense, originale, dans une chaleur moite, la forêt amazonienne bruissant le soir du chant des grenouilles. Les Ndjuka connaissent encore la misère et la peur, mais gardent l'orgueil de leurs origines et de leurs traditions, en particulier « l'obia » qui rend invulnérable. Malgré quelques longueurs, un policier tragique, culturel et intelligent. (V.M. et M.-C.A.) (source : les-notes.fr)