Après celui de son père, de ses fils et de sa fille, Jean-Louis Fournier (Trop, NB septembre 2014) dresse un portrait tendre de « la seule qu'il n'a pas encore eue dans son collimateur », sa mère. Pour une fois, elle sera l'« héroïne ». Quinze ans après sa mort, il lui dit son amour. Fille d'une mère envahissante et bigote, mariée à vingt ans à un médecin alcoolique, elle élève seule ses quatre enfants à Arras où elle est contrainte de se satisfaire d'un travail alimentaire. Très réservée, parfois hypocondriaque, elle résiste à toutes les tempêtes tel son homonyme « la mer du Nord ». Alternant avis météo, descriptions de photos, brefs dialogues, l'auteur croque avec délicatesse cette femme qui aime l'art, la lecture et ses enfants, sans jamais s'épancher. Par petites touches, avec humour, il la fait « revivre parce qu'elle [lui] manque ». Bien qu'un peu superficiel, cet hommage bref est émouvant. (C.P. et B.Bo.) (source : les-notes.fr)