En parcourant la bastide provençale aujourd'hui à vendre, où il a passé sa jeunesse, Jean-Pierre revoit ses parents disparus, réentend le récit qu'avant de mourir Pavel, son père, lui avait fait de sa propre enfance en Russie. Né dans une paisible famille bourgeoise au début du siècle, malheureux après la mort de sa mère et le remariage de son père, celui-ci s'enfuit en 1917, se sentant menacé par les bolcheviks et les bandes armées. À quinze ans, seul, il traverse l'Ukraine, Sébastopol, arrive à Paris, s'installe enfin dans les Cévennes où il rencontre sa femme flanquée de sa soeur Odine. Jean-Pierre Milovanoff (L'hiver d'un égoïste et le printemps qui suivit, NB septembre 2012) recrée un monde ancien, livre ses sentiments d'affection et d'admiration pour ses parents. Chaque portrait, sans oublier l'inénarrable tante Odine, est brossé avec tendresse, humour et élégance. Le style, admirable de simplicité, sert toutes les descriptions : l'ancienne Russie, ses personnages hauts en couleur, les hivers sous la neige, la terreur que provoquaient les révolutionnaires et, plus tard, les deux soeurs inséparables en Provence, Pavel vieillissant… mal marié ? Un roman attachant, bien mené, qui mêle analyse psychologique, atmosphère, réflexion historique et philosophique sur une époque révolue. (V.A. et V.M.) (source : les-notes.fr)