Lorsque l'on frappe à sa porte, en cette nuit d'orage de 2010, Valentine, la jeune institutrice d'un village vosgien, ouvre à un homme portant dans ses bras une enfant de sept ans, brûlante de fièvre. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils et où vont-ils avec leur roulotte ? Non loin de là, c'était en 1944, une femme, Suzanne, assistée d'un garçon de quatorze ans, a accouché d'une fille. Quels liens peut-il y avoir entre ces deux évènements ? Des bouleversements se préparent, des peurs anciennes ressurgissent… Agnès Ledig (Pars avec lui, NB décembre 2014) se penche à nouveau sur la complexité du coeur humain : s'attacher à un enfant et s'en déprendre, souffrir de solitude et avoir du mal à faire une place à l'autre, revivre après un deuil. Avec sa sensibilité et sa spontanéité habituelles, elle décrit l'ambivalence de ses personnages, éclaire le contenu émotionnel de leurs réactions et révèle l'empreinte persistante du passé qui empêche d'apprécier le présent. Le décor est bien planté, le style est alerte. Cependant des dialogues un peu naïfs, en décalage avec des scènes de désir fulgurant, desservent cette quête du bonheur. (M.-A.B. et B.Bo.) (source : les-notes.fr)