« Je veux une femme, a proféré le Général. Quelqu'un d'étranger aux réseaux, quelqu'un d'innocent, malléable. » C'est ainsi que Constance, jeune bourgeoise parisienne du XVIe arrondissement, mariée à un ancien chanteur à succès traduit en coréen, est kidnappée par trois inconnus. De Passy à la Creuse, puis à Pyongyang, elle est embarquée dans un long et hasardeux périple, mais dans quel but ? Ceux en charge de la guider dans une mission très spéciale ne semblent pas à la hauteur de l'enjeu. Jean Echenoz (Caprice de la reine NB juillet-août 2014) oscille entre une histoire classique, réaliste, et une histoire plus baroque. Il opte pour un style décalé, faisant intervenir l'écrivain et son narrateur qui s'adressent directement au lecteur, le prenant à témoin de leur conduite du récit et établissant avec lui une connivence ironique. Les rencontres et les anecdotes – souvent rocambolesques – s'enchaînent, les personnages, certains incongrus, d'autres plus inquiétants, se succèdent à un rythme enlevé. L'écriture, volontairement relâchée, est riche en néologismes et patronymes cocasses, et les codes du roman d'espionnage sont allègrement bousculés. Une lecture plaisante et maligne. (A.M.D. et C.M.) (source : les-notes.fr)