Un étranger barbu, en grand manteau noir et gants blancs, arrive un soir d'hiver dans une petite ville perdue d'Irlande. Il dit s'appeler Vladimir, être « guérisseur et sexothérapeute », originaire du Montenegro. Fidelma, déçue par son mariage et en mal d'enfant, s'éprend de lui : elle est bientôt enceinte. Mais le personnage est démasqué, arrêté, inculpé pour génocide, il s'agit du « Tigre de Sarajevo ». Fidelma, torturée par des opposants de son amant, rejetée par la communauté, se réfugie à Londres où elle survit parmi les exilés de toutes origines avant d'aller affronter le monstre à La Haye. Depuis une soixantaine d'années Edna O'Brien écrit de nombreux romans (La maison du splendide isolement, NB janvier 2014) au succès incontesté et son talent d'écriture ne se dément pas. Elle évoque aussi bien le charme des paysages irlandais et les rêves d'une femme romantique que les massacres les plus atroces. Son style est empreint tantôt de fraîcheur et de poésie, tantôt du réalisme le plus cru. Le titre de ce beau roman rappelle la commémoration du siège de Sarajevo où onze mille cent quarante et une chaises vides symbolisaient la mise à mort d'autant de victimes. Un livre qui ne se lâche pas. (C.-M.M. et M.S.-A.) (source : les-notes.fr)