Lorsque Bô, l'étranger, est arrivé dans l'atelier pour la relève de nuit, Hama a compris que son destin entrait avec lui. Leur bonheur insouciant est ravagé par l'explosion de l'usine d'armement où ils travaillent : Hama y perd ses deux mains, et Bô focalise bientôt l'ostracisme et les rancoeurs accumulées. Ils leur faut fuir, traverser bien des contrées, vivre un temps auprès d'humains leur apportant la sagesse, pour que leur fille Tsell naisse et grandisse dans la paix, malgré ses «ombres ». Au bout du chemin qui les a menés dans un pays où tout est harmonie, le spectre de la guerre resurgit… Ambitieuse fresque humaine aux accents de roman steam punk mêlé de fantasy, le parcours de Bô et Hama fait écho à de nombreux thèmes : le monde industriel et ses catastrophes qui altèrent la vie des hommes, la quête de sens et le chamanisme, l'utopie égalitaire et pacifiste… Les symboles abondent, multipliant les références à diverses croyances et aux éléments constitutifs de l'humanité. Du couple des parents à celui des enfants, Tsell et Vigg, le récit se déroule en deux temps, et le long cheminement est remonté en accéléré pour un retour aux origines où la fille accomplit ce que son père n'a pas pu réaliser. Peut-être l'auteur s'est-elle laissé emportér par son récit sans parvenir à le maîtriser totalement ? (source : les-notes.fr)