Six ans après avoir quitté son île du Pacifique pour Paris, Moe tente de survivre avec son nourrisson. Errant de mésaventure en mésaventure, elle est conduite par les services sociaux à la Casse, centre d'hébergement pour déshérités. Avec stupéfaction elle découvre que, dans cette immense prison à ciel ouvert, les logements sont des carcasses de voitures embouties, posées sur des cales. Au milieu de ce cauchemar, on lui attribue une vieille Peugeot dans une ruelle où, par miracle, elle et son enfant sont pris en charge par un groupe de femmes qui s'entraident pour affronter l'épouvantable noirceur du lieu. Après S'il reste la poussière (NB mars 2016), Sandrine Collette écrit un nouveau récit halluciné, planté dans le décor dantesque de la Casse où les habitants survivent plus qu'ils n'habitent. Elle imagine un monde à peine futuriste où des existences coupées de tout sont soumises à des règles et à des hommes impitoyables. Seules quelques femmes gardent un fond d'humanité. Accumulation de catastrophes, situations plus misérables les unes que les autres... Certes, l'excès nuit à la juste dénonciation et à l'empathie, mais heureusement l'écriture volcanique, âpre, qui multiplie les uppercuts, emporte malgré tout. (C.R.-G., A.Le. et S.L.) (source : les-notes.fr)