À Northampton, Massachusetts, une Française décide de suivre les cours brillants et controversés de Gene Neveva ; celle-ci y poursuit une longue carrière qui l'avait conduite, trente ans plus tôt, en France, comme enseignante dans une petite ville des Landes. Gene s'était passionnée pour l'affaire Patricia Hearst, la fille d'un milliardaire, enlevée en 1974 par un groupuscule révolutionnaire et convertie à la cause de ses ravisseurs. Avec l'aide d'une jeune Française, Violaine, l'Américaine avait rédigé un rapport pour l'avocat de Patty, devenue Tania. Ce récit utilise un mode de narration complexe, distancié. Lola Lafon (La petite communiste qui ne souriait jamais, NB février 2014) prête sa voix à plusieurs personnalités, de la fragile Violaine à la révolutionnaire Tania : des femmes influencées par leur milieu et révélées à elles-mêmes (comme autrefois quelques jeunes filles enlevées par des Amérindiens) par un enlèvement brutal qui met à mal leurs certitudes et les pousse à renier leurs origines. Conquête de la liberté, ou dérèglement de la personnalité ? Les prises de positions féministes et l'évocation de l'Amérique troublée des années soixante-dix tissent, par glissements sur la chronologie et échos entre les personnages, un récit subtil, mais déroutant et un peu sec. (M.M. et A.Le.) (source : les-notes.fr)