Printemps 1960. Lila et Antoine ont une vingtaine d'années, ils s'aiment. La grossesse de Lila et l'incorporation d'Antoine, envoyé à l'hôpital de Sidi-Bel-Abbès comme infirmier – pour éviter le front – vont bouleverser leur vie. La jeune femme rejoint son mari à Alger et y accouche, mais les tensions montent dans le pays. Elle doit apprendre à partager l'attention d'Antoine aux prises à une actualité guerrière et lié d'une amitié indicible avec Oscar, jeune caporal, amputé, muré dans le silence. Brigitte Giraud (Nous serons des héros, NB octobre 2015), née en 1960 à Sidi-Bel-Abbès, raconte ici l'histoire de ses parents, celle d'une Algérie peu connue, des jeunes appelés qui perdent innocence et illusions en quelques mois. Mais surtout l'acte singulier d'une femme qui choisit de vivre auprès de son mari pendant cette période d'incertitude et de menaces. Un récit fluide à fleur de peau, avec des phrases courtes très factuelles pour évoquer ce mélange de quotidien et de nostalgie de la métropole. Sa galerie de portraits est attachante. L'Algérie y est autant solaire et envoûtante que dangereuse et déstabilisante. Une narration inégale et quelques longueurs pour un moment de lecture néanmoins fort et prenant qui rend un bel hommage à cette génération. (R.C.G et S.D.) (source : les-notes.fr)