Le volcan s'était effondré et la mer avait envahi la vallée. Seuls rescapés sur leur colline, un couple et ses neuf enfants scrutent depuis six jours la montée des eaux. Il y a urgence à quitter leur ilot. Ils sont onze et n'ont qu'une barque ; un choix s'impose, terrible… Familière des environnements hostiles et des êtres centrés sur leur survie, Sandrine Collette quitte la terre ferme (Les larmes noires sur la terre, NB mars 2017) pour l'adversité marine. Tout en se renouvelant sans cesse, sa mécanique reste implacable et plonge au plus profond des émotions face aux revers de l'existence. Si l'on s'attache aux trois enfants restés sur l'île, en proie à la stupeur et aux doutes puis se prenant en charge avec obstination, cela reste moins vrai pour les occupants du canot. Personnage magnifique, la mère a embarqué le chagrin et la honte, la culpabilité, la haine envers le père, la rage envers le ciel. « Le naufrage est en elle ». Le livre est réussi mais n'atteint pas le niveau de séduction hypnotique des ouvrages précédents. (Maje et S.L.) (source : les-notes.fr)