L'approche artistique et le travail de David Hockney, né en 1937, ont façonné le monde de l'art contemporain des cinquante dernières années. Pourtant, rien ne prédisposait à un tel destin ce quatrième enfant d'une fratrie de cinq, issu d'une famille pauvre du Yorkshire. Sa passion et sa détermination lui ouvrent les portes du Royal College of Art de Londres. Artiste de toutes les libertés entre l'Europe et la Californie, à quoi doit-il un tel succès ? En habituée de l'autofiction, Catherine Cusset (L'autre qu'on adorait, NB novembre 2016) se livre à l'habile exercice d'une biographie romancée. Toiles acryliques, gravures, collages photos, créations numériques et décors d'opéra sont à la croisée d'influences multiples. David Hockney retranscrit picturalement des moments vécus et fait fi des critiques d'art. Son oeuvre affirmée, d'où irradient l'amour et le bonheur, offre une réflexion sur la représentation du paysage autre que linéaire. D'une écriture directe, efficace, très anglo-saxonne, la romancière entre dans l'intimité d'un homme qui assume son homosexualité et suit le processus de création de ce peintre à l'oeuvre très autobiographique. Par des phrases courtes et factuelles, son récit fait miroir à la rétrospective parisienne qui vient de se clôturer. (S.D. et Maje.) (source : les-notes.fr)