1518 à Strasbourg, Emmeline, une jeune et jolie femme, jette son nourrisson de trois mois dans la rivière. Elle y est contrainte par la misère car, totalement dénutrie, elle n'a plus de lait. Son mari, graveur talentueux, tente de la consoler, mais, hagarde, elle commence à danser, provoquant une véritable contagion. Bientôt tous les miséreux et beaucoup d'autres entrent dans la danse. Cela dure deux mois, au grand désarroi des autorités civiles, les religieux préférant monnayer des indulgences. Après Fleur de tonnerre (NB juin 2013), Jean Teulé relate à nouveau un fait divers historique. Cette danse a effectivement eu lieu en juillet 1518, démarrée par l'épouse du graveur et a contaminé plus de quatre cents personnes dont beaucoup ont dansé jusqu'à la mort. Le récit, impressionnant, ne ménage pas l'Église catholique qui aurait pourtant dû s'alarmer devant les 95 thèses de Luther. Les efforts d'une municipalité bienveillante seront vains. Les descriptions crues, parsemées de dessins évocateurs, alternent avec des réflexions philosophiques et religieuses, mais, si la véracité de l'histoire est réelle, sa narration violemment anticléricale semble de parti pris. Elle n'en reste pas moins instructive. (E.G. et A.-M.D.) (source : les-notes.fr)