Sur une hauteur surplombant Montreux au bord du lac Léman, une avalanche emporte le lieutenant de police Auberson. Il est miraculeusement sauvé par un guide de montagne et hospitalisé dans le coma. La mémoire lui revient par bribes : il enquêtait sur une jeune inconnue retrouvée quasi morte à l'endroit même de sa chute. Mais de curieux flashs parasitent son esprit. Il se voit parcourant les couloirs d'un palace aujourd'hui abandonné, à la recherche d'une ado disparue quarante ans plus tôt… Le jeu classique entre rêve et réalité, passé et présent, conscient et inconscient dans lequel plonge l'intrigue est utilisé ici par l'auteur (Toxique, NB avril 2017) avec une dextérité qui frise l'acrobatie. Comme tout exercice limite il peut avoir ses ratés. Qui est qui, où, quand et comment ? Le drame est vécu à travers les émotions d'un policier fragilisé, baladé de caches secrètes en couloirs hantés, réels ou fantasmés, d'où peuvent surgir à tout moment des silhouettes mystificatrices ou menaçantes. L'imagination et surtout la concentration, constamment sollicitées, fatiguent. La curiosité s'émousse. Heureusement le décor enneigé et inhospitalier dans lequel progresse Auberson est porté par une description amoureuse de l'hiver alpin. L'ivresse poétique qu'il procure encourage à l'y suivre. (A.Lec. et S.La.) (source : les-notes.fr)