La vieillesse a conduit Miguel et Helena, septuagénaires, dans une même résidence. Tout les oppose, mais c'est ensemble qu'ils partent liquider leur passé et apaiser leur présent. L'ambitieux sous-commissaire Gövan, quant à lui, soupçonne sa jeune maîtresse Yasmina de renseigner un mafieux notoire sur les avancées de son enquête. S'établissent progressivement les liens qui unissent ces vies abîmées par des conduites lourdes de conséquences. Faut-il oublier pour aller de l'avant ou avons-nous besoin de tout savoir ? Ce roman sombre est un monument dédié à la mémoire et à sa légitimité, aux victimes plutôt qu'aux bourreaux, aux âmes libres et aux corps esclaves. Victor del Árbol (La veille de presque tout, NB mars 2017) y ausculte le temps perdu, l'absence et la vieillesse, les vies volées et les lâchetés, la guerre d'Espagne et ses justifications. S'il parle de souffrances, l'auteur n'oublie pas que la lumière est au bout du chemin et qu'elle passe par l'apaisement des réponses. Merveilleusement écrit, fait d'un tissage très réfléchi de thèmes et de personnages dont il explore chaque recoin, ce livre, où la figure du père tient une place essentielle, est d'une force étonnante. (Maje et B.Bo.) (source : les-notes.fr)